Lorsque Délios entra à Ashada pour la première fois, il comprit qu'il n'était pas à l'endroit vers lequel il pensait se rendre.
- Bah zut alors ! Soupira t'il. Ashada c'est plus au Sud normalement... C'est pas normal...

Il se saisit de la carte qui lui servait de marque-page dans le roman qu'il lisait en ce moment : Ashada était bien au Sud sur son papier. Soudain, un doute le surprit : Il avait reconnu la ville grâce au petit dessins sur la carte, il n'avait pas lu le nom. Il chercha dans la légende et sa surprise enfla encore :
- Mais ? Elle est en quelle langue cette carte bidon ?
Il ne reconnaissait pas UNE lettre, à part le S.
Délios réfléchit, c'était pourtant bien un humain qui lui avait vendu cette carte, il ne lui avait pas semblé malhonnête... Et puis il l'avait payée un prix ridicule, cette carte.
C'est alors que son cerveau se remit à fonctionner : IL TENAIT LA CARTE DANS LE MAUVAIS SENS !
Il retourna son morceau de parmchemin et le Nord redevint le Nord. Il avait marché dans la mauvaise direction depuis des jours...

Ashada n'était pas la cité qu'il désirait atteindre, mais puisqu'il y était, autant visiter cette ville qui lui était inconnue. Dans les rues, une sorte de grosse fête semblait se préparer, Délios aimait bien les fêtes : Il y avait souvent de la bouffe et de la bière gratuite !
Il farfouilla dans ses poches en quête de quelques pièces... Lorsqu'il parvint à en réunir suuffisament, il s'affala à la terasse d'une auberge, jeta son paquetage au sol et appela :
- Ho ! Une bonne grosse choppe de thé blanc par ici !

C'est donc à cela que ressemble Ashada...

Neliel venait d'arriver en ville. Elle venait surtout pour la fête mais avait décidé d'arriver quelques jours avant afin de pouvoir commencer à prendre ses repères dans cette ville qu'elle n'avait jamais visité.

Cette ville est vraiment magnifique ! Tous ces gens différents... Il y a même des personnes comme je n'en ai jamais vues ! Et toutes ces préparations... J'ai vraiment hâte d'être à la fête !

Neliel errait dans la ville, regardant alentour, émerveillée. Cela faisait très longtemps qu'elle n'était pas allée dans une grande ville. Ses parents l'avaient emmenée sur le continent de temps en temps mais surtout dans des villages ou de petites villes et ces endroits étaient surtout peuplés d'humains.

Mais Ashada était connue comme la ville où tous peuvent vivre ensemble, quelle que soit leur race, et voir tout ce qui s'offrait à ses yeux la confortait dans cette idée.

Au bout d'un moment, elle aperçut une auberge. Elle décida de s'asseoir à la terrasse afin de boire un verre tout en prfitant de la vue. Après toute cette marche dans la ville, un bon jus de fruits lui ferait du bien !

Elle s'assit donc seule à une table et décida d'attendre que quelqu'un la remarque et vienne prendre sa commande.

Le serveur qui arrivait semblait avoir déjà deux clients plus pressés de passer commande, elle ne voulait pas le déranger.

La choppe fumante entre les mains, Lygat s'amusa à contempler les nombreuses personnes autoutr de lui sur la terasse.
Un vieux barbu avec un journal, un groupe de tourtereaux qui se bécotait en public, une fille mignonne aux cheveux violets, deux étudiants...
Lygat s'affala sur la table et recula un peu sa choppe, il continua son observation pendant quelques temps.
Il ne savait pas vraiment quoi faire, il s'ennuyait mais avait vraiment la flemen de chercher un travail pour gagner de quoi se payer une chambre ce soir...
-Pfffff... J'peux dormir dans la rue aussi... se dit-il.
Il s'appretait à replonger dans le roman qu'il avait commencé la veille, une histoire stupide de deux personnes qui s'aiment mais qui refusent de le reconnaître, quand il aperçut quelque chose de singulier.
Un homme, assis à une table derrière une jeune fille blonde, il avait une sorte de pendentif en forme de croix qui n'était pas inconnu aux yeux de Lygat.
Mais ce qui était étrange, c'est qu'il y avait deux autres hommes, eux aussi détenteurs de pedentifs en croix... L'oeil unique du soldat fit deux fois le tour de la terasse, personne n'avait rien remarqué, mais quelque chose se préparait.
- Un braquage, hein ? Va falloir faire preuve de plus d'originalité les mecs...

Cinq autres types arrivèrent et s'instalèrent à divers endroits de la salle, ils étaient neuf, Délios pensa que lorsque le dixième arriverait, les types prendraient un certain nombre d'otages et iraient réclamer la caisse de l'auberge...
Histoire de ne pas se faire remarquer, il continua à vider consciencieusement le contenu de sa choppe...
Il avait beau surveiller, il ne voyait ni signe du dixième, ni signe que le combat allait commencer...

Après s'être occupé quelques autres clients, le serveur finit par la remarquer et prendre sa commande. Lorsqu'il lui apporta son jus de litchi, elle paya et lui donna quelques pièces en le remerciant.

Elle continua à regarder les gens aller et venir dans la rue, discuter entre eux, se faire des cadeaux... Cette ambiance de paix et de joie lui faisait chaud au cœur et la rendait rêveuse. Ce n'était pas dans son habitude de se sentir aussi bien hors du Legacy. Même si elle n'avait plus aussi peur qu'au début, elle restait généralement très méfiante vis à vis des gens qu'elle rencontraient sur le continent.
Mais ici, il lui était difficile de garder ses appréhensions bien longtemps. Tous ces gens vivant en harmonie, comme si la race de chacun n'avait aucune importance...

Elle n'avait pas fait particulièrement attention aux humains qui étaient arrivés entre temps. Lorsqu'ils se levèrent tous en même temps, Neliel fut si surprise q'elle tomba de sa chaise.

- Aaaah !

Elle s'assit par terre et se mit à tourner vivement la tête de gauche et de droite avec un air affolé en essayant de comprendre la raison de ce si soudain mouvement à l'unisson. Elle agrippa son bâton et le serra dans ses mains en diagonale devant elle comme si cela la protégerait si un problème survenait.

- Qu-qu-que... que se passe-t-il ?

- Aaaah !

Quelqu'un cria dans la foule et ce fut le signal de départ pour Délios qui se leva moins d'une seconde après les neuf hommes et projeta sa choppe dans le visage de l'un d'eux.
- Et un strike pour Lygat ! Un !
Tous les regards de la terasse se tournèrent vers lui, le dixième homme abattit sa main et trois de ses accolytes bondirent vers Délios.
Ce dernier shoota dans sa chaise et dans sa table afin de se dégager un espace de combat suffisant. Il serra les sangles de ses bottes et lorsque le premier homme brandit sa dague dans sa direction, il disparut dans un éclair doré.
Il réapparu moins d'une demi-seconde plus tard et lança son pied dans le visage de son adversaire, le projetant plusieurs mètres en arrière.
Ses poings et ses jambes étaient entourés d'une sorte de flamme dorée transparente. Tout le monde sembla se figer tellement la scène était surprenante. Puis le dixième homme, qui semblait être le chef hurla :
- Attrapez le !
Les civils s'enfuirent dans tous les sens, seules restèrent une jeune fille aux cheveux violets, portant un cache-oeil et une autre, blonde qui s'était visiblement cassé la figure.
Les neuf autres porteurs de croix bondirent vers Délios qui forma une lame à l'aide de la flamme de sa main droite :
- Je vous attend ! Tas de minable !

En regardant alentour, Neliel voyait tous les clients et les passants proches s'enfuir sauf deux personnes, un homme aux cheveux blancs et une fille aux cheveux violets qui portait un cache-œil, qui se mirent à se battre contre les hommes qui s'étaient levés plus tôt.

Un combat, ici ? Maintenant ? Pourquoi ?
Le patron cria aux combattant de s'arrêter mais rien n'y fit.

C'est alors que Neliel se rendit compte qu'elle était encore sur la terrasse, si près du combat et recula jusqu'à être à distance respectable tout en continuant à regarder le combat.

Heureusement, les hommes semblaient tous porter leur attention sur l'homme aux cheveux blancs et la fille aux cheveux violets et ne semblaient pas s'intéresser à elle.

L'homme aux cheveux blancs et la fille aux cheveux violets avaient l'air forts. Ils ne semblaient pas avoir peur des autres et en avaient déjà vaincu plusieurs d'entre eux sans avoir été blessés.

Mais qui sont ces hommes qui se sont levés ? Pourquoi ces deux personnes se sont-elles mises à se battre contre eux si soudainement ? Alors que tout semblait si gai et paisible il juste un instant...

N'y comprenant rien et toujours sous le coup de la peur, elle s'entendit demander à haute voix :
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Alors que l'aubergiste sortit pour protester, Délios abatit un autre homme d'un coup de manchette bien placé entre les deux omoplates.
Une autre personne s'était levé et faisait face à une partie des bandits. Une jeune fille qui brandit un petite liane pour attaquer.
Lygat ne prit pas le temps de se demander de quel type de magie il s'agissait et il augmenta la quantité d'aura autour de ses membres. tout en courrant vers un nouvel adversaire, il projeta une puissante charge pour bondir.
- Saut épique !
Joignant ses deux mains en une large masse de pouvoir, il abatit un coup extrêmement violent sur le crane d'un homme, le projetant loin derrière le champ de bataille.

Un cri le fit cesser sa course et il aperçut une jeune fille blonde, à genoux, encerclée par trois des bandits.
- Ho le gars ! Cassez vous, tout de suite ou je vous montre d'autres trucs rigolos !
Sur ce, il se lança dans la direction de la jeune fille en projetant de larges jets d'aura derrière lui.

Alors que personne ne lui répondait et que tout semblait être chaos autour d'elle, Neliel entendit un cri retentir. En se tournant vers la provenance de ce cri, elle aperçut une jeune fille blonde terrorisée entourée par trois de ces hommes étranges. Ils allaient l'attaquer !

Son sang ne fit qu'un tour. Elle ne pouvait pas les laisser faire ça ! Elle raffermit la prise de ses mains sur son bâton et se concentra.

Un glyphe bleu apparut à ses pieds.
- Eau pure, transperce mes ennemis. Lisière Aqua !
Trois disques d'eau se formèrent et partirent en direction des hommes qui encerclaient la jeune fille.

Chaque disque atteint un des hommes qui, ne les ayant pas vus venir furent déstabilisés.
- Hé ! Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda l'un d'eux.
Un autre, plus dégourdi repéra Neliel au moment où le glyphe disparaissait de sous ses pieds.
- C'est elle ! s'écria-t-il en la montrant du doigt.

Se voyant repérée, Neliel se raidit, commença à reculer et... trébucha.
- Ah !

Encore par terre après sa chute, Neliel voyait les trois hommes s'approcher vers elle. Elle n'aurait pas le temps se relever pour fuir et encore moins pour lancer un sort quelconque.
C'est alors que la fille aux cheveux violets les attaqua et se mit en travers de leur chemin.

- Merci ! dit Neliel en se relevant.
La peur la tenaillait toujours et elle avait envie de fuir mais après ce qui venait de se passer... Elle ne pouvait plus.
Ces hommes étaient des bandits qu'il fallait arrêter et la fille aux cheveux violets l'avait sauvée.
Elle devait rester et faire de son mieux pour les aider, elle et le garçon aux cheveux blancs !

Faisant confiance aux autres pour retenir les bandits, elle se concentra pour lancer un autre sort.

La bataille faisait rage depuis quelques minutes déjà quand un nouveau groupe de bandits arriva au trot.
Délios se prépara à charger quand il repéra les fusils...
Une vingtaine de fusils braqués sur lui et les deux filles...
Il leva les mains et ses deux alliées en firent autant, la menace d'autant d'armes à feu était une raison valable de se calmer.

Un détachement vint à leur rencontre et on leur ordonna d'avancer dans l'auberge, les mains sur la tête.
Lygat ne résista pas et les filles en firent autant.
On les enferma dans une petite pièce sans fenêtre, deux gardes restèrent devant la porte, discutant comme si de rien n'était :
- J'ai hâte de voir leurs têtes face au chef ! Ils feront moins les malins.
- Ouais, ils sont balèzes mais c'est rien comparé au patron.

Délios se tourna vers les deux filles et s'adressa à elles pour la première fois :
- Pas de bobos ?

Neliel était encore en train de se concentrer pour incanter lorsque les hommes armés de fusils arrivèrent et les mirent en joue. Elle cessa immédiatement et son premier réflexe fut de lever les mains en l'air, l'air livide. Ils étaient si nombreux...
La peur lui glaçait le sang et elle sentait des larmes perler au coin de ses yeux.

Oh, non ! Que vont-ils faire? Oh, Nerifes, faites qu'ils ne nous tuent pas !

Heureusement, les hommes se contentèrent de leur demander d'entrer dans l'auberge. Soulagée que sa prière ait été exaucée, l'idée de tenter quoi que ce soit ou même de discuter ne l'effleura même pas et elle suivit leurs ordres à la lettre.

Ils les menèrent dans une petite pièce dans laquelle ne se trouvait aucune fenêtre et les y enfermèrent. C'est alors que Neliel se rendit compte qu'elle tenait toujours son bâton serré dans sa main. Elle trouva bizarre qu'ils ne le lui aient pas pris. Pas qu'il lui soit particulièrement utile dans ces conditions, mais le seul qu'ils ne lui aient rien pris, ni son bâton ni... autre chose la rassura un peu.

Les gardes parlèrent de leur faire rencontrer leur chef et le décrivirent comme quelqu'un de puissant et sûrement effrayant. Neliel n'avait pas hâte de le rencontrer.

- Pas de bobos ? demanda le jeune homme aux cheveux blancs.

- Ah, non. J'ai juste eu très peur...

Lorsque la jeune fille aux cheveux violets demanda s'ils avaient un plan, Neliel fut surprise.

Ils pensent déjà à s'évader ? N'ont-ils donc pas peur ? C'est vrai que depuis le début, ils avaient l'air si forts et courageux. Comme si tout ça n'était pas grave... Est-ce qu'ils se sont déjà retrouvés dans ce genre de situation auparavant ?

Le fait est qu'ils n'avaient pas tord. S'ils attendaient ici trop longtemps, le chef de ces bandits arriverait et Neliel n'avait vraiment pas envie de le rencontrer.
Elle regarda plus attentivement la pièce mais ne remarqua rien qui puisse les aider à s'échapper. Il n'y avait pas de fenêtre ni de trou par lequel se faufiler. Juste la porte. Mais un grand nombre de bandits devaient se trouver dans l'auberge et plusieurs avaient des armes à feu. Tenter de sortir en force par la force serait du suicide. Que faire alors ?
Aucun des Eres de Crystal qu'elle connaissait ne semblait d'aucune utilité pour aider à s'évader non plus.

Neliel baissa les yeux et tenta de réfléchir mais rien ne venait. Elle n'avait aucune idée de ce qu'ils pourraient bien faire maintenant et elle commençait à désespérer.

Oh, pourquoi a-t-il fallu que ces gens attaquent subitement ? Tout avait l'air si joyeux l'instant d'avant... J'aurais mieux fait de déguerpir comme les autres gens au lieu de rester plantée là comme une idiote. Ils se seraient tout aussi bien débrouillés sans moi. Au moins j'aurais pu aider cette fille. J'espère qu'elle a pu s'enfuir et qu'elle va bien.

Neliel soupira.
- Aucun. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ?

Délios n'avait pas de plan. Il n'avait JAMAIS de plan.
- Ben ont peut toujours foncer dans le tas et essayer de s'enfuir.
Les filles le regardèrent de manière perplexe : la blondinette semblait effrayée tandis que l'autre avait l'air prète à recommencer la bataille.
- Parce que je ne sais pas vous, mais j'ai bien envie de voir qui est ce chef et ce qu'il cherche ! ça ressemble à une sorte de coup d'état ou je ne sais quoi... Dans tous les cas, ça ne me dit rien qui vaille, et si on peut y couper court, c'est tout aussi bien !

Des bruits de pas s'approchèrent et le groupe dressa les oreilles... Deux voix se firent entendre derrière la porte et cette dernière s'ouvrit à la volée, dévoilant un homme tout en longueur, arborant un long manteau bleu nuit !
- Chef, voici les roubles fêtes qui nous on posé des soucis...
persifla l'un des bandits.
L'homme s’avança et considéra les trois jeunes gens.

Lorsque le jeune homme aux cheveux blancs expliqua son plan, Neliel se demanda s'il y avait réfléchi avant de l'énoncer. Il s'était pourtant bien rendu compte de leur nombre supérieur et des armes que les brigands possédaient au moment où il s'est rendu, lui aussi. Il était peu probable qu'ils se soient trop dispersés et qu'ils n'aient laissés que les plus faibles d'entre eux pour les garder. Ce plan ne pouvait pas marcher.
Mais s'ils ne se dépêchaient pas de s'enfuir...

Des bruits de pas et des voix se firent alors entendre. Puis la porte s'ouvrit brusquement.

- Chef, voici les troubles-fêtes qui nous on posé des soucis...

Déjà ?! Je n’aurais jamais cru qu’il arriverait si vite ! Il est grand… Et il doit être fort...

Quand l’homme s’avança et les regarda, Neliel se tassa contre le mur, se faisant le plus petite possible et tremblant de peur.

Il doit être très en colère… Qu'est-ce qu'il va faire de nous ? Qu'est-ce qui va nous arriver ? J'espère qu'il ne va pas vouloir nous garder prisonniers et nous amener autre part… Mais je n'ai pas envie qu'il nous attaque ici et maintenant non plus...

L'audace de l'elfette plaisait à Délios. Il éclata de rire et les sourcilq du chef des bandits se froncèrent.
- Je peux savoir qui vous êtes ? Et surtout ce que vous avez osé faire à mes hommes ?
Sa voix était grave et profonde comme une tombe. Le charisme de cet homme était tel que Lygat en était presque nerveux.
- Demande leur à tes hommes ! Ils étaient aux premières loges ! lança t'il.
Deux des gardes posèrent la main sur la garde de leurs épées.
Leur chef se contenta de grimacer et fit un pas dans la direction des trois prisonniers.
Délios, une main dans le dos, commença à concentrer de l'énergie dans son poing. Si il parvenait à gagner trente secondes, il pourrait charger son coup de manière discrète et porter un assaut fatal à sa cible.
Encore fallait-il tenir autant de temps...
Il balança un coup d'oeil discret à l'elfette.
Soudain, le grand homme sembla s'intérêsser à la blondinette, repliée au fond de la salle...
- Tiens tiens...

L'attitude des deux autres impressionnait énormément Neliel. A ce point, elle ne savait plus si elle devait considérer leurs réactions comme courageuses ou inconséquentes. Vouloir s'évader était une bonne chose mais parler ainsi à cet homme qui était si impressionnant ne lui semblait pas en être une. Mais alors vraiment pas.

Evidemment lle chef et ses hommes prirent mal les propos des deux autres et deux de ses hommes mirent la main à l'épée, ce qui fit peur à Neliel. Si un combat éclatait ici, avec autant d'hommes armées, elle n'aurait jamais le temps de lancer un sort pour se défendre et elle ne savait pas utiliser son bâton pour se battre au corps à corps. Les autres étaient forts, mais le chef de ces hommes avait l'air de l'être aussi. Pourraient-ils les battre ?

Lorsque le chef des brigands commença à sembler s'intéresser à elle, Neliel sentit une immense peur l'envahir et le sang quitter son visage. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir ? Elle avait pourtant tout fait pour rester discrète et ne pas attirer l'attention... Alors pourquoi elle ?
Neliel était tellement terrifiée qu'elle ne pouvait ni parler ni bouger. Son regard était fixé sur le chef des brigands et elle tremblait comme une feuille.